Description
Fortuitement découvertes en masse au début des années 1870 dans les nécropoles de l’ancienne Tanagra (Béotie), ces figurines en terre cuite, qui avaient été exportées sur tout le pourtour méditerranéen dès la fin du IVe siècle av. J.-C., devinrent rapidement objets de convoitise et reflets des rivalités entre grands musées et collectionneurs. L’absence de contexte archéologique local, perdu en raison des pillages, avait jusqu’alors laissé pendante la question cruciale de leur signification dans l’Antiquité, de même qu’avait été négligé le contexte artisanal qui avait présidé à leur création. La confrontation avec des oeuvres récemment trouvées dans des contextes parallèles et l’utilisation des méthodes d’analyse scientifiques les plus modernes permettent aujourd’hui aux archéologues et conservateurs de lever une partie du voile.Extrait du livre :En 1834. Panofka, toujours lui, avait publié les Antiques du cabinet du comte de Pourtélès-Gorgier, importante collection française en grande partie constituée de bronzes et de marbres grecs, mais aussi de vases peints et de terres cuites qui provenaient de tombeaux d’Athènes, et que le comte avait récoltés durant son séjour en Grèce. On y remarque quelques figures fie femmes drapées, de petites dimensions, caractéristiques fies premières créations attiques, comme on les découvre aussi en 1837 dans la publication du baron von Stackelberg. Die Graeber der Hellenen, qui présente une sélection de pièces appartenant à des particuliers (fig. 2).Enfin, il faut mentionner dans cette catégorie la série, aujourd’hui au Louvre, des 53 objets achetée par le marquis Campana sans doute sur le marché vénitien et de toute façon avant 1856, date de la publication des Calatoghi, qui donnent explicitement comme lieu de découverte l’Acropole d’Athènes. Ce sont des figurines dédiées flans un ou plusieurs fies sanctuaires du rocher sacré, qui ont en effet leur parfaite correspondance avec des figurines du musée de l’Acropole dont l’exact lieu fie découverte (s’il est bien unique) reste inconnu. Certaines d’entre elles sont dorénavant présentées dans les salles Charles X du musée du Louvre ou ont été publiées dans le catalogue de l’exposition. Il s’agit surtout de têtes isolées mais aussi de quelques corps qui montrent, au-delà d’une facture commune, une certaine diversité typologique : femmes drapées debout ou assises, femmes voilées ou tête nue (fig. 3-5), fillettes, éphèbes. Plus atypique par sa thématique et sa typologie, et vraisemblablement antérieure, figure aussi une porteuse de porcelet (fig. 6) : le rebord fie la partie inférieure indique que l’on a sans doute affaire à une applique de vase, comme on commence à en repérer de plus en plus.